Quand tu n'es plus maître de toi-même, tu paniques
Aujourd’hui t’as pris une journée de congés parce que ta mère a décidé de retourner sur Paris voir des potes pour le week end. T’as pris une journée de congés parce qu’il fallait bien que quelqu’un garde les bestioles. Ce week end donc, t’es chez ta mère, à 50km de chez toi, seule. Il pleut, il vente comme jamais alors les cats pioncent dans placards, le cleps est écrasé au coin du feu, et toi, tu déprimes autant garder ta ligne de conduite j’veux dire.
Tu cogites, tu te demandes ce que tu vas devenir et faire de ta vie. Qu’on se le dise, t’as aucune perspective en vue qui puisse te tirer en avant. Toi qui voulais avoir ton premier lardon à 25 ans, une jolie histoire avec un homme et un boulot épanouissant, là, t'es juste mal barrée.
PiouPiou s’est finalement manifesté à deux reprises cette semaine, t’as coupé court aux conversations, il a pas insisté. D’abord mercredi, en rentrant de déjeuner, il t’envoie un message live « c’est à cette heure-ci qu’on rentre ? :) » Euh, il est 13h50 mec, je suis pas retard. « Oui c’est vrai, du coup on s’est loupé… Bien mangé ? ». Voilà, l’art et la manière, encore une fois de te faire le coup du « coucou je suis là, ben non je suis pas là / c'est con hein, on aurait pu se voir, ben on s'est pas vu ». Et même si ça n'a pas trop marché, son petit jeu t'as gavé. Ce midi-là, tu savais pas s’il allait se pointer pour déjeuner à l’agence, alors dans le doute, t’es rentrée chez toi pour pas le croiser. Tu l’évites, tu le fuis, c’est le meilleur moyen que t’as trouvé pour limiter les dégâts, des dégâts, y’en a quand même alors que tu le vois super rarement. Au final, t’as décidé de zapper sa première allusion, et tu n’as répondu qu’à la question « bien mangé ? » par un « oui oui » expéditif, ce à quoi tu as eu un « :) « en retour, fin de la conversation. T’as pas relancé, lui non plus. Ce soir là, vous deviez vous voir, passer une nuit ensemble histoire d’en finir, mais finalement… Ca s’est pas fait. Comme s’il fesait tout pour reculer l’échéance, comme s’il avait peur qu’une fois l’assouvissement passé, tu te désintéresses de lui. Mercredi, tu l’as pas vu, mais t’as passé une journée de merde quand même.
En fin d’aprèm, t’apprends qu’il viendra dans deux semaines pour une mission de quatre jours à l’agence de Stras, et comme un con, tu allais mieux. Tu allais mieux parce que tu étais dans une nouvelle perspective où tu te disais qu’à ce moment-là, vous pourrez trouver un moment et assouvir cette tention qui vous lie et peut-être enfin, passer à autre chose. Le lendemain, t’apprends que la mission est annulée, il ne viendra pas. Et comme un con, ça va de nouveau plus. Tu dois encore prévenir son boss par mail, et le mettre en copie. Ce à quoi il va t’envoyer un message live vers 9h30 « Je me doutais que ça n’allait pas se faire », tu réponds un truc, qui se soldera par un « ok » de sa part, fin de la conversation, tu relances pas, lui non plus.
Aujourd’hui, t’as pris une journée de congés, il pleut, il vente alors tu zones sur le web. Tu finis par atterrir sur son mûr FB, chose dangereuse tu le sais, et tu tombes sur des photos publiées par sa nana. Des photos de lui, d’eux deux, ensemble, agrémentées de quelques « j’aime » et autres commentaires, et toi, comme un con, ça va encore moins.
Alors tu paniques et pas nique ah ah... Tu paniques parce que l’affaire a commencé il y a plus d’un an et que t’en es quasi toujours au même point. Tu paniques parce que quand tu crois avoir atteint le niveau de l’indifférence, tout fini par revenir à un moment, ou à un autre. Tu paniques parce qu’au final, tu sais même pas ce que tu ressens pour lui. Tu l’as aimé, il t’as déçu, énormément déçu et aujourd’hui ? Juste une forte attirance physique ou de forts sentiments à l’égard d’un mec qui, au final, n’existe même pas… ? Tu paniques parce que dès l’instant où tu sais qu’avec un homme, ce n’est pas possible, tu sais t’en détacher même si ça fait mal, même si t’en chies, mais, t’y arrives bordel de merde. Là, non. Comme si tu étais sous son emprise, comme si tu étais sa victime et lui, un pervers-narcissique. T’as dû mal à le mettre dans cette catégorie, mais ces derniers temps, tu te poses de sérieuses questions. Il manipule, il fait un pas en avant pour t’attirer, trois en arrière pour se faire désirer, et ça marche. C'a marche parce que tu peux être rage de colère contre lui, et la minute d’après la tendresse refait surface. C’est quoi ton problème putain ? T’es pas une faible merde, on te manipule pas, tu as une fierté, un égo, pourquoi tu n’arrives pas à dire STOP une bonne fois pour toute, pourquoi tu te laisses porter par ses bons vouloirs ? T'es conne.
T’es conscience qu’aucune relation n’est possible, et même s'il te dit le contraire, il n’a même pas de place pour toi dans sa vie en tant qu’amie, et tu te vois mal assister à son mariage, et aux les baptêmes de ses futurs gosses and co… Même s’il arrive le jour où tu en auras plus rien à foutre que tu croieras... ça l’a fou mal, et ça serait dangereux.
Tu veux couper les ponts, plus le voir, plus en entendre parler, le rayer, mais tu peux pas. Alors tu la mollement bloqué et supprimer de ton compte Skype. Mouais. Reste FB, ton numéro de mobile et ton adresse mail perso. Reste la messagerie du boulot et ton adresse mail pro, là, tu peux rien faire.
Couper les ponts, tu peux le faire, qu’à moitié rapport au boulot, déjà tenté, ça sert à rien, ça repète à un moment ou à un autre. Sortir, voire des gens, adopter le mec, déjà tenté, ça sert à rien.
Reste une solution, changer de boite, déjà tenté, t’y arrive pas.
Alors t’es tiraillé entre tu sais pas quoi et tu sais pas quoi. T’es frustré parce que tu aimerais avoir des explications, parler, la com’, t’en as besoin. Mais là encore, déjà tenté, ça sert à rien. Il est flou et incohérent dans ses propos, il fait mine de pas comprendre et coupe court à certains moments.
Il faudrait juste, te faire une raison, ne pas avoir d’explications, que tout ça reste en suspens. Explications sur quoi de toute façon, il va jamai avouer qu'il se fou de ta gueule... T’aimerais pouvoir ne plus répondre à ses messages, mais tu sais pertinemment que tu seras de toute façon dans l’attente. Dans l’attente qu’il te court après, dans l’attente qu’il te demande ce qui ne va pas, s’il ne le fait pas, tu seras mal, s’il cherche le contact pour savoir de quoi il retourne, tu seras mal aussi. Cercle hypra vicieux.
Aujourd'hui, t'as même plus envie qu'il pose ses sales pattes sur toi, mais t'as juste envie que ça se fasse pour le foutre dans la merde, pour qu'il se sente mal et dégueulasse vis à vis de sa meuf. Demain, t'en auras envie, pour toi, pour te libérer tout en ayant peur que cela ne fasse empirer les choses. Tu hais les paradoxes, ça te rends ouf, t'as le cerveau prêt à imploser.
T'arrives pas à faire le deuil de votre relation, celle qui était légère et sans ambiguité, à l'heure où tu te pensais même plus à lui quand tu éteignais ton PC.
Enfait, tu paniques et t’es paumée complet, tu sais pas ce que tu veux, tu sais pas ce que tu ressens vraiment, tu sais juste que t'es mal, et ce post n’est qu’un tissus de radotages sans aucun sens.
Et Lundi, c'est son anniversaire, tu sais même pas ce qu'il faut que tu fasses...
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