Quand la semaine s'annonce calme et paisible...
...C’est qu'il y a forcément une couille qui se trimballe dans le potage.
Le truc quand tu bosses dans un centre de formation, c’est que t’es juste trop gaide, les semaines où, justement, il n’y a pas de formations. Exit alors les stagiaires qui te font chier et te demandent 15 fois par jour où sont les chiottes qui en profitent pour te gueuler dessus sous prétexte que les locaux ressemblent à de vrais labyrinthes prends un GPS mec, ceux qui ne savent toujours pas, au bout de la 4 ème explication comment fonctionne la Nespresso, quant à ceux qui te taxent des tampons hygiéniques, t’en parles même pas véridique.
A partir de mi-décembre, les gens sont en congés, les clients pas dispo, donc, les formations se font rares. Période affreuse pour la boite, les sous ne rentrent pas, mais période d’accalmi pour toi, pas de relous. Donc ce matin, tu te réveilles, pas de stress, pas d’angoisse, tu prends ton temps parce que t’es pas obligé d’arriver à 8h30 au boulot pour préparer les croissants pour ces Messieurs Dames et faire en sorte que tout soit à peu près clean, qu’il ne manque rien gobelets, sucre, agitateurs, café. Ce matin, tu peux te permettre un petit 9h00, tranquilou. Alors tu traines, tu prends ton temps, et t’arrives comme une fleur à 8h55 même pas réussi à arriver plus tard la connasse-là.
Tu te poses, t’allumes ton PC, tu t’en roules une, café, tu descends sinon la journée ne peut pas commencer. En remontant, un collègue te saute dessus « Fulmina ! T’es au courant ? » Gné ? Au courant quoi ? D’air ? « Le Monsieur qui est là » Bonjour… « vient pour poser le parquet » HEIN… ?
Alors ok, des travaux sont prévus dans l’espace accueil, on doit se la jouer au revoir moquette bonjour parquet, mais c’est aujourd’hui ? SERIEUX ? Mais on a rien déblayé, c’est le bordel partout !!!! T’as pas le choix, t’appelles la populass à la rescouss’ et la séance de manutention démarre. Tu maudiras plus tard les Dieux tout puissants qui, une fois de plus, on fait leur coup en douce sans prévenir, là, t’as pas le temps. Putain, on va les foutre où tous ces canap ‘ ? Et les mange-debout là ? Putain de bordel de merde c’est lourd !!!!
Au moment où tu te battais avec une table basse, un inconnu au bataillon qui érait dans le couloir te lances un « Bonjour » Ouiiiiii ???? « Je viens voir le Dieu tout puissant n°3 » Euh, il est pas encore arrivé, je vous propose pas un café en attendant, c’est un peu le branle-bas de combat ici, vous êtes ? « Le nouveau, je devais arriver le 2 janvier mais finalement, je commence aujourd’hui » QUOI ? Un nouveau ! On est le combien-là ? Le 19 ? Automne 2011 ? Sais-tu que dans trois ans je serais entrain d’enfanter ta fille là ? Elle aura mes yeux, on aura un fils par la suite, on fera un achat immobilier et on sera heureuuuuxxx Ô!!!! 30 secondes après le Dieu tout puissant n°3 fait son apparition, tu lui colles le futur père de tes gosses dans les pattes, tu lui glisses un Putain vous auriez pu prévenir pour le parquet sérieux « Gné ? Quel parquet ? » Ok laisse tomber, et tu continues ton déménagement. 3 tables, 20 chauffeuses, 1 machine à café de compétition, 1 micro-onde, et 1 frigo de dégagés plus tard, c’est bon, le mec va pouvoir commencer son taf, à savoir arracher la moquette. Il est 9h45, t’as rien foutu à part quelques tentatives d’élimination de cellulite.
Tu retournes enfin à ton bureau, tu tapes ton mot de passe pour ouvrir ta session, t’ouvres Outlook Putain de bordel de merde, 58 mails non-lus. Vendredi, tu étais en congés, ce qui équivaut d’après tes calculs à une journée d’absence, et tu as reçu 58-putains-de-mails Il se sont tous déchainés ou quoi ? 1er mail, super, une urgence. 2ème mail, super, une urgence. 3ème mails, super, une urgence. Bref, t’avais une dizaine de trucs à faire, en urgence sans compter que t’avais à gérer l’arrivée de The ONE et toute la paperasse administrative qui va avec et qui doit se faire, en urgence. Au revoir journée paisible, tranquille, mer calme et soleil brillant, bonjour journée de merde, stressante, tempête et mer agitée, Par où je commence bordel de merde ?
Tu sais pas par où commencé, t’es encore en train de pester contre l’histoire du parquet, alors avant toute chose, tu vas te détendre les nerfs du cul, clope-café-HC.
Tu t’y mets enfin, t’enclenche le pilote automatique, t’es à ce que tu fais sans y être Le Parquet Bordel, et l’anniversaire de PiouPiou, et ce nouveau qui vient d’arriver, pas mal du tout le mec, mais faut que t’aille vérifier. Faut que t’aille vérifier alors tu vas t’occuper de sa paperasse administrative, sa mutuelle, lui filer le badge des locaux, une clé and co.
Hum’. Vraiment pas mal. Brun, le cheveu ni trop long ni trop court, Oh. Mon. Dieu. De ces yeux gris-vert, attends je revérifie… T’es presque amoureuse Le parquet Bordel, et l’anniversaire de PiouPiou, et ce nouveau... Oui mais non PiouPiou, putain j’arrive pas à bosser fait chier.
A ce moment-là, le mec entrain de poser son putain de parquet tout moche en plus, se met à jouer de la scie circulaire, et en plus, ça daube. Help ? C’est une blague ?
Qu’à cela ne tienne, t’as qu’une solution, migrer dans l’OpenSpace avec tes gars, bonne occas’ pour vérifier encore un p'tit coup si le nouveau est à ton goût ou pas, parce que t’en es toujours pas sûr.
En face de lui, t’es au calme, le bruit de la scie est loin, mais c’est pas pour autant que t’arrives à bosser.
La journée défile ainsi au rythme de Parquet-PiouPiou-le Nouveau, génial, t’as gérer les urgences mollement, mais pour le reste t’as rien foutu. Fin d’aprèm’, t’as mal au crâne, qu’à cela ne tienne, il faut te changer les idées et il était prévu que tu dines avec le Polonais.
Tu l’attends en centre-ville pendant ¾ d’heure. Normal, il t’attendait chez toi, toi ici, la belle affaire, en fait, t’avais juste changé tes plans toute seule comme une grande sans le tenir au courant Boufonne.
Tu l’emmènes dans une pizzeria sympas au pied de la cathédrale, vous discutez, vous rigolez, bref, ça te détend. Ça te détend jusqu’à ce qu’il vienne te parler de cette relation qu’il a eu avec une fille, deux ans après avoir rencontré son amie. Cette relation d’amitié, qui a failli être plus que ça à un moment donné. Relation qui l’a troublé, marqué, et dont il fait encore les frais aujourd'hui. Tu l’écoutes, tu bois ses paroles parce que l’histoire qu’il raconte, c’est la tienne, avec PiouPiou. Tu bois ces paroles tout en sachant que dans ton histoire à toi, t’es de l’autre côté de la barrière. T’es bouche bée, tu sais même pas quoi lui répondre, tu lui poses des questions, et le fait qu’il te dise que 8 ans après, il y pense encore, te fait flipper au plus haut point, bref t’évite de lui dire que son histoire, c’est aussi celle de toi et de PiouPiou.
Puis vous déviez de sujet, vous rigolez à nouveau, sans savoir comment, vous en venez au fait de dire que fêter un anniversaire via FaceBook n’a aucun mérite, un rappel c’est facile, c’est hypocrite, sans ce truc, les gens ne pensent pas à toi. T’en viens à lui dire que tu retiens super bien les dates en règle général, il te teste, et en vient à te demander quand est l’anniversaire de PiouPiou. Aujourd’hui connard ! et t’évite de souligner que tu lui as pas souhaité.
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F08%2F96%2F799851%2F74663532_p.gif)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F62%2F37%2F799851%2F74518245_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F73%2F44%2F799851%2F74378102_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F22%2F19%2F799851%2F73617300_o.jpg)