Fin de l'Histoire (ou presque)
Il est 16h23, t’es là, derrière ton desk et tu retiens tes larmes. T’as qu’une envie, te barrer. Tu sais très bien que tu ne pourras pas attendre d’être arrivée chez toi pour tout lâcher, et que les larmes couleront d’elles-mêmes une fois le cul poser dans ta chariote.
Ces derniers temps, travaille sur-toi-même, t’as commencé à faire le deuil de cette relation d’amitié, de complicité qui vous liait, jusqu’à ce que ça ne dérape il y a plus d’un an. Il y a un an, t’es tombée amoureuse comme jamais tu ne l’as été auparavant. L’amour, c’est ça. Alors en un an, vous avez essayé de recoller les morceaux, de reprendre comme avant mais la chose s’est vite avérée mission impossible. C’en est suivi des explications sans fin, des coupages de ponts qui n’ont servi à rien, des rapprochements, de trop prêt, de nouvelles explications, puis la mise d’une nouvelle distance.
Ces derniers jours, tu avais enclenché un plan d’action pour bannir PiouPiou de ta vie. Une tentative, encore une, pour l’oublier, passer à autre chose et vivre sans ce poids pesant quotidien. Votre relation était devenue du n’importe quoi, et le moindre échange, le moindre contact pouvait te foutre en l’air pendant des semaines entières. Le plan d’action, tu l’as enclenché, tu t’y es tenu, t’as eu mal mais tu l’as fait, dans un seul but. Qu’il comprenne, qu’il te laisse, qu’il ne prenne plus contact. Les explications, la manière douce n’ont jamais fait leurs preuves avec lui, alors t’as mis les bouchés doubles. T’as mis les bouchés doubles au point de ne répondre que sommairement à ses messages, d’en venir à ne pas souhaiter son anniversaire et au point de révolutionner toute la blogo sur le sujet… et d’en venir à le bloquer sur Skype pour limiter la prise de contact.
Ce matin encore, pour bien te faire du mal et te persuadée que tu avais bien fait, tu as été voir les nombreux messages laissés par ses amis qui eux, lui souhaitait un très bel anniversaire. Tu lis ses réponses, tu revois les photos de lui, de sa nana, d’eux ; ils sont beaux. Et parce que tu es maso, t’y retournes cette après-midi. Etrange, le mur est bloqué, tu n’as plus accès à rien. C’est qu’au bout de 3 minutes que tu captes qu’il t’a en réalité, rayé de sa liste « d’amis ».
T’as chaud, t’as froid, t’es en ébullition, tu cailles, les larmes montent mais c’est pas le moment, tu retiens. T’en déduis alors qu’il a compris. Quoi, tu sais pas, et tu sauras jamais. Tu sauras jamais s’il est en colère, s’il a la rage contre toi, s’il est triste lui aussi, mais quoiqu’il en soit, ton absence d’hier, il l’a remarqué. Et ton blocage de Skype, il se peut qu’il l’ait remarqué aussi étant donné que tu l’as utilisé pour parler avec le Polonais, avec qui il était chez un client aujourd’hui, et à qui tu as fait comprendre la veille, que tu savais très bien quand était l’anniversaire de PiouPiou.
Alors ce blocage de FB, est-ce là encore, une petite vengeance, un moyen de te faire réagir, ou juste, une capitulation qui signe la fin, une bonne fois pour toute, de votre relation quelle qu’elle soit ? Des explications, tu penses qu’il n’y en aura jamais ; la communication est rompue entre vous. Avant, vous parliez beaucoup de ce que vous aviez sur le cœur, aujourd’hui, vous êtes comme deux étrangers, il y a des tabous et des choses qu’il ne faut pas dire. Des explications, tu en as besoin, et paradoxalement, tu sais que ça ne servirait à rien. C’est trop tard. La vérité, c’est que quelque chose s’est brisé entre vous et que les morceaux sont impossibles à recoller.
Alors le jarter de FB, t’y as pensé, t’as pas osé, t’as pas eu le courage, pour une fois, il t’a aidé. Parce que quoiqu’il en soit, cette issue, tu l’as voulu, tu l’as cherché, ça a marché, c’est fait, c’est fini.
A Noël, tu ne recevras pas de carte virtuelle ou de sms, à nouvel an, il ne t’appellera plus. Le mince fil qui vous liait encore est définitivement brisé, il reste rien. Un jour, il se mariera, il aura un gosse, et t’apprendras ça par vos collègues… Et pour ce qui est de le recroiser dans le cadre du boulot, parce ue ça arrivera, t'oses même pas y penser...
Cette issue, tu l’as voulu, tu l’as cherché, ça a marché, c’est fait, c’est fini, mais, il va te manquer.
Naïvement, t’espère juste, qu’il en souffre un peu…