La femme et son chien à trois pattes
Un petit chien noir entrain de faire ses besoins en plein milieu d'une piste cyclable. Une femme d'une cinquante d'années voir plus, au bout de la laisse. Corpulente, les cheveux courts noirs et bouclés, un peu typé. Des lunettes, un pull bleu délavé et un jogging gris comme on en fait plus. Des chaussures dépareillées. Elle boite comme son chien, à qui il manque une patte. Elle lui fait la conversation avec son fort accent alsacien, lui demandant s'il avait fini de faire pipi, le prevenant qu'ils allaient maintenant prendre le tram et qu'il fallait qu'il soit sage, et qu'il ne devait pas embêter des gens. Elle le met en garde que s'il ne se tient pas tranquille, ils descenderaient alors au prochain arrêt, pour prendre le tram suivant. Tout le long du trajet, elle lui parle, lui pose des questions, attendant des réponses.
Ils descendent Place Broglie.
Pour ma part, je vais au centre faire quelques emplettes, pour finalement rentrer bredouille.
Au retour, je les retrouve à l'arrêt Broglie, et là, idem qu'à l'aller, elle dit à son vigoureux de petit chien d'être sage et poli avec les gens. Certaines personne regardent cette femme avec mépris, d'autres sourient de l'attention qu'elle porte à sa petite boule de poils estropiée.
Elle entrepend une passagère pour lui raconter que certains lui demandent si son chien n'est pas à vendre. Qu'elle est outrée par cette demande, car elle l'aime sa petite bête, et jamais au grand jamais il ne serait à vendre! Elle lui raconte aussi que certains sont si méchants avec les animaux. Qu'aujourd'hui sur Terre, on rencontre plus de gens méchants que de gentils.
La passagère sourit et lui dit que son petit chien est vraiment très mignon.
On est presque arrivé à l'arrêt où nous sommes montées ensemble il y a quelques heures. Elle prévient alors son Sam, qu'ils vont bientôt descendre, et qu'il doit faire attention à la marche.
Ils descendent, moi aussi.