J’ai peut-être pas d’ongles, mais j’ai des poils!
Qu’on se le dise, aussi loin que tu te souviennes, tu t’es toujours bouffé les ongles. Depuis que tu as des dents en fait. Une manie qui fait partie intégrante de toi, une manie que tu as toujours du mal à enrayer définitivement. Il y a quelques années pourtant, tu t’es fait violence, et t’as réussi à les laisser pousser. Le plus difficile fût de laisser passer les premières semaines, parce qu’à l’heure où tes mains commençaient à ressembler à quelque chose d’à peu près correcte, la fierté était plus forte, tes beaux ongles, t’avais envie de les garder. Ce qui t’aidait bien sure, la pose de vernis en tout genre, autant dire, des vernis, t’en avais de toute sorte. Tu t’es donc retrouvé avec de jolies mains, des vraies mains de fille, tes jolis doigts fins avaient remplacé ces petits boudins aux cuticules affreuses. Evidemment, tes mains, plus besoin de les planquer, t’en étais fière et tu n’hésitais pas à en jouer, même si personne y faisait vraiment gaffe. Y’a un truc auquel tu ne t’es jamais faite, c’est quand ils devenaient trop longs. Ca se dérangeait pour les gestes quotidiens; ouvrir un pauvre pot de yaourt, la bouteille de shampoing, même la portière de ta charrue. A côté de ça, il n’était pas rare non plus de d’auto-griffer la gueule sans faire exprès. A contrario, des gestes devenaient plus faciles, comme t’éplucher une orange, décoller du scotch, ouvrir une enveloppe ou te curer le nez. Tes beaux ongles, t’as du les garder deux-trois ans, jusqu’à ce que l’Autre Connard te largue comme une merde, jusqu’à ce que tu sois au fond du trou pendant plusieurs mois plus d’un an en fait sans pouvoir remonter la pente. Un ongle qui pète, exit la lime à ongle, à quoi bon, t’égalises avec les dents, un deuxième, un troisième, et très vite ton vieux démon était de retour. De toute façon, t’avais besoin d’être belle pour personne, et si tu pousses un peu dans la psychologie de comptoir, tu mises sur l’autodestruction. Ca, c’était il y a trois ans. Depuis, t’as jamais réitérer l’expérience, l’arrêt et retrouver des mains dignes de ce nom. Pourtant, tu complexes, tes doigts, tu les planques tellement qu’ils sont charcutées parfois, jusqu’au sang. Au boulot, t’as l’impression que tes collègues ne voient que ça, sans parler de ton premier rencart avec le Branleur, et ton malaise quant à son regard insistant sur tes mains ce soir-là. Encore aujourd’hui quand tu es avec lui, t’es pas à l’aise, tu planques tu planques comme tu peux quoi.
Il y a quelques semaines, sans savoir quelle mouche te pique, tu tombes sur un vernis transparent chez VIMA, et tu l’achètes. Vernis premier prix, mais on s’en fou, t’as bien envie de retenter l’expé, et tu sais que tu n’y arriveras pas sans. Evidemment, le vernis, tu le bazardes dans un tiroir, arrêter de ronger tes ongles, à l’instar d’arrêter de fumer, c’est pas le moment, tu procrastines. Tu procrastines mais tu sais qu’il est là, pas loin… Et puis, jeudi dernier, tu rentres chez toi à midi, et sans savoir quelle mouche te pique encore, le vernis, tu le sors, et tu le poses. Et même si t’as les doigts toujours aussi dégueu, t’admets, que ça fait mieux quand même.
Et depuis, ben tu constates que tes ongles, t’y as même pas touché, t’y penses pas bon, quand même un peu.
Evidemment, tu vas pas la jouer MisssKinny en donnant des news de tes lecteurs tous les deux jours sur l’état du bannissement de cette manie, mais le fait de l’écrire ici, laisser une trace te donne un objectif, et te fous encore plus la pression. La pression de pouvoir, dans quelques semaines poster une jolie photo de tes mains dont tout le monde n’aura surement rien à battre. 
On a toujours ce qu’on veut pas, et on a jamais ce qu’on voudrait, toi, t’as du mal à laisser pousser tes ongles, symbole de la féminité, en revanche, côté poils, symbole de virilité, là, t’as tout ce qu’il faut. T’as tout ce qu’il faut, là où il faut, même là où il faudrait pas, merci Papa. Ton père, un homme, un vrai, à la pilosité bien développé, un espèce de nounours tout poilu de partout. Sauf que moi je suis une fille merde! Mais, ton père n’est pas le seul fautif.
Alors ok, à la base, t’es pourvu niveau poil, et même si ta sœur a la chance d’avoir le poil peu fourni et blond, toi, c’est fourni et brun. Youpiyou. Avoir des poils aux beujes, sous les aisselles, et au niveau de Mamoun’, rien de plus “normal” relativiseras-tu. Et il faut dire que le fait de préférer la cire au rasoir sauve un peu les meubles. Mais. Le fait est que des walps, ben t’en as pas que là. Ouais.
Tout a commencé il y a deux ans. Envie de changer de gueule, direction chez un coiffeur qui pouvait te prendre toute de suite, c’était urgent. Pour ne pas le nommer, T’chip. T’y vas, tu demandes un carré assez court, mais assez long pour pouvoir encore t’attacher les cheveux. Une heure et demie après, tu ressors de là totalement défigurer. Autant dire, t’as un casque sur la tête, un dégradé qui n’en était pas vraiment un, et comble du comble, des cheveux, impossible à attacher, bref, tu ressembles plus à rien. Tu ressembles tellement à rien que dès le lendemain, tes collègues te demandent si par hasard, tu n’aurais pas perdu un pari. En plein déboire capillaire, t’as qu’une idée en tête, que tes cheveux repoussent au plus vite, tu vas quand même pas mettre une perruque. SI?
Attendre que tes cheveux repoussent, la croix et la bannière, dans six mois, t’y es encore. Alors tu sais qu’il existe des shampoing qui accélèrent la pousse, mais il ne s’agirait-là que d’attrapes-couillon. Finalement, sous les bons conseils de ta frangine note pour plus tard: ne jamais suivre les conseils de ta frangine, tu mises sur une cure de Forcapil. Des cachetons qui fortifient la pousse des ongles ah? et accélère la pousse des cheveux. Ce qu’elle avait oublier de préciser la frangine, c’est que Forcapil, ok ça accélère la pousse des poils de tête, certes, mais pas que. La cure fait ses preuves, tu deviens un yéti avant l’heure, c’est vrai que tes poils poussent plus vite bordel. Qu’à cela ne tienne, c’est l’affaire de quelques semaines, après t’arrête, et tout rentrera dans l’ordre. Tout rentrera dans l’ordre? Vanne.
Sauf que, depuis la prise de ces “pilules miracles”, t’as du poil au menton. Ouais. Et pas le poil doux, et blond, discrétos, non. Du dru et du brun. Alors t’extermines la chose à la pince à épiler, certes, mais ces petits cons reviennent tous les deux jours. Et t’as bel et bien l’impression que plus le temps passe, plus il y en a. Evidemment, ta sœur plaide non coupable à coup de “mais t’inquiète, de toute façon, ils se voient pas”. Mais quand à la pause clope, il y a quelques semaines, le Jeune te sort un “Hé mais Fulmina? T’as des poils au menton!” là, tu gardes la tête haute, et tu acquiesces.
Et si toi aussi, tu veux tenter l’aventure Forcapil, n’hésites pas à me contacter, il me reste une boite, j’te l’envoie quand tu veux…
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
![T'es une fille oui ou merde? [Deuxième édition]](https://image.canalblog.com/ke7F0pWPrCV2ZcWOGWvbAtRTnSE=/400x260/smart/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F88%2F58%2F799851%2F69829474_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F14%2F27%2F799851%2F73433423_o.jpg)