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Tout, N'imp & Co
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  • Des bétises, des coups de gueule, de coeur et de moins bien. Tribulations, déblatérations, actions et réactions. Du PIa-Pia, un peu de tout et du grand n'importe quoi. La vie est un Joyeux Bordel? Bienvenue dans la mienne!
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30 septembre 2011

Quand une page se tourne...

Depuis quelques semaines, tu as su retrouver ta complicité avec lui. Tu le taquines, il te le rend bien, et ce rapprochement te fait du bien. Ce rapprochement te fais du bien parce qu’il est, et restera quelqu’un d’important pour toi, et que tu préfères conserver cette bonne relation, plutôt que de vivre dans l’indifférence la plus totale. Evidemment, il a fallu du temps pour retrouver l’attachement et la tendresse qui te lie à lui. Il a fallu du temps pour digérer la rupture, effacer la colère que tu avais contre lui, mais qui au final était dirigé contre toi, l’accepter, et passer à autre chose. Passer à autre chose, tu penses l’avoir fait. Alors qu’il y a quelques mois, le voir cinq minutes dans la journée t’étais insupportable et pouvait te mettre dans des états pas possibles,  c’est tout naturellement que passais tes pauses café-clopes avec lui ces derniers temps, sans que tu n’y repenses, sans que tu n’y cogites  une fois de retour à ton poste de travail. Tu sais que tu es passée à autre chose parce que tu ne fais même plus attention à l’heure à laquelle il arrive le matin, et à quelle heure il repart le soir. Tu es passée à autre chose, mais finalement, il fait toujours parti de ton paysage, de ton quotidien, c’est normal, c’est ton collègue, et tu as parfois tendance à oublier qu’il est plus que ça.
Lundi, tu savais pertinemment que c’était sa dernière semaine au sein de la boite. Prise par les coups de bourre, les chiens écrasés, et les merdes de dernière minute, tu n’as pas vu les jours défilés, mais tu y as pensé, tout en ayant cette angoisse, une appréhension inexplicable. Et ce matin quand tu t’es réveillée, tu savais que c’était le dernier jour. Le dernier jour où tu allais le voir débarqué dans ton bureau pour te dire bonjour, où il allait filer directement dans le sien déposé son PC portable pour revenir ensuite te proposer de prendre le café, où il allait te tenir la jambe parce qu’il n’aurait rien à faire, et qu’il s’ennuierait, que tu allais recevoir son mail d’au revoir qu’il enverrait aux collègues, et qu’il allait faire quelques intrusions dans ton bureau pour te faire des blagues et autres timiniques. Au fil de la journée, tu l’observes, et les sensations sont décuplés parce que tu sais que ces moments sont les derniers, qu’il n’y en aura plus et que la page se tourne, cette fois-ci, une bonne fois pour toute. Les sensations sont décuplées parce que tu te rends compte que la séparation n’est plus dans la tête et dans les sentiments, mais qu’elle devient matérielle, palpable. Plus personne qui viendra te parler moto à longueur de temps alors que tu n’y connais rien, plus personne qui tentera timidement de te vanner en vain, par manque d’esprit de réparti évident, et plus personne qui te connait autant qu’il te connait, tu perds un repère, un membre de ta vie à part, parce qu’il est le seul et que ça ne pourra jamais changer. Tu es nostalgique de cette rencontre, du jeu qu’il y a eu entre vous au début, puis de cette relation officielle, mais que tout le monde ignorait. Tu es nostalgique de la fois où vous êtes restés dans sa voiture à vous câliner alors qu’il te ramenait et qu’il n’avait pas encore le droit de monter chez toi, de cette première nuit passée ensemble, enlacés l’un contre l’autre, juste, à parler, se confier, et rire jusqu’à 4h30 du matin, alors qu’il fallait aller bosser le lendemain, des fois où il te déposait au coin de la rue parce que vous arriviez ensemble le matin et que vous ne vouliez pas éveiller les soupçons, ces baisers volés dans l’ascenseur et dans ton bureau, de la première fois où il t’a invité dans ce restau super bon juste en face de chez lui, de cette soirée à rider sur les voies vertes de Strasbourg pour finir dans une pizzeria pas loin de chez toi, de ces ballades à moto blotti contre lui, au coucher du soleil en allant sur Obernai, sous la pluie dans la Vallée, de nuit vers Haguenau et. Et de cette première nuit, où tu lui as donné ton innocence, de son attention, sa tendresse et de ses doux murmures. Tu ne gardes que les bons moments, et tu refuses de penser au reste.
A l’heure du déjeuner, tu veux aller faire tes courses, mais tu attends un peu pour savoir s’il veut faire un dernier repas avec les autres ; apparemment non. Qu’à cela ne tienne, tu as eu ton moment rien qu’avec lui la veille, vous avez mangé en tête à tête, seuls, pour la première fois depuis la cassure. Tu vas finalement faire tes courses et tu lui ramènes machinalement un paquet de bonbons au chocolat pour marquer le coup, et parce que tu sais qu’il est gourmand. Tu lui poses sur son bureau parce qu’il n’est pas encore arrivé, dès son retour, il viendra te remercier parce qu’il saura que c’est toi. Et ça ne loupe pas. Il est touché, et toi gêné, tu lui dis pour rire que ces bonbons ne sont qu’un bon moyen pour entretenir sa ligne et son petit bidon, parce que tu sais qu’il se trouve « gros » et que vous en riez. Dans l’après-midi, il passe plusieurs fois devant ton bureau pour des raisons que tu n’expliques pas, il ne manque pas de regarder en ta direction, te sourit, mais ne rentre pas car il voit bien que tu es occupée.
Et vient le moment du départ, il dit au revoir à tout le monde et tu sais pertinemment qu’il viendra vers toi, en dernier. D’ailleurs, il te le dit lui-même « le meilleur pour la fin ». Tu proposes de le raccompagner, de descendre une dernière fois pour fumer une clope. La dernière clope. Vous discutez, de tout, de rien, et la dernière clope a bien du mal à se consumer, comme si vous cherchiez une manière de faire durer les choses. Une fois vos clopes respectives dans le cendrier, tu sais que c’est le moment, tu as le cœur lourd et l’estomac noué. Alors vous vous dites au revoir, tu t'avances vers lui pour lui faire la bise, et tu ne te rends même pas compte que tu ne contrôles plus ton corps, qui vient se blottir contre le sien, tes bras qui l’entourent, comme les siens t’entourent. Et enlacés, tu retrouves les gestes que tu avais avec lui six mois auparavant, tu retrouves son odeur, tu l’embrasses dans le cou, tu lui caresses la joue en lui demandant à ce que vous ne perdiez pas le fil. Il te rassure en te disant qu’il ne sera pas loin, que vous vous verrez parce que la boite qu’il intègre va s'installer dans le même bâtiment, à l’étage du dessus d’ici un mois. Mais tu sais que les choses ne seront plus les même, le fossé de la distance se creusera. Alors tu enfonces le clou en lui disant que c’est l’occasion qui fait le larron, que s’il avait atterri à l’autre bout de la ville, tu aurais pu te gratter. Là encore il veut te rassurer en te disant qu’il garde toujours contact avec ses anciens collègues. Et là, évidemment que tu as envie de lui balancer que tu pensais quand même être plus qu’une ancienne collègue pour lui, mais au final, tu rigoles intérieurement parce que t’attendais à cette réponse mot pour mot, une fois de plus, tu le connais par cœur. Tu sais qu’il est pudique, réservé et qu’il n’est pas à l’aise avec le fait de t’avoir fait du mal. Alors tu le laisses partir, sans te retourner. Tu as le cœur serré, ta respiration faible, tes jambes en coton, tu sais qu’une page se tourne, et que la prochaine s’ouvrira sans lui, mais tu ne réalises pas encore. Tu appelles l’ascenseur, les portes s’ouvrent, tu entres, elles se referment sur toi, et là, tu en chiales.

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Commentaires
F
Merci pour vos coms les filles.<br /> Douce Amère: C'est sur qu'il gardera une place spéciale dans ma vie, celle du "premier", je ne pourrais pas l'oublier en vu de ce que j'ai vecu avec lui. Je sais aussi qu'il y en aura d'autres, qui eux aussi auront chacun leur place (ou pas pour les plus cons hiiii), je sais bien que la vie continue, d'ailleurs, au quotidien, ça va, c'est gérable maintenant, puis je suis tellement prise dans le boulot... On a mangé ensemble cette semaine, et quand il m'a vu, j'ai senti qu'il était content aussi, il m'a pressé contre lui quand il m'a fait la bise. Disons que d'une manière générale, je le sens "là" pour moi si besoin, et ça fait me fait du bien.<br /> <br /> Agyness: "Magique", merci pour le compliment, et je ne voulais pas te faire pleurer!!! Disons que j'avais besoin que ça sorte, et de garder une trace de ce passage qui peut paraitre con, mais qui est "important" pour moi. Ca sera toujours interessant de relire ce genre de genre dans quelques années :)
A
Cet article, est juste magique. tu l'as vraiment superbement bien écrit et tu as réussi à me faire tomber une petite larme. Alors j'imagine, ta douleur et je compatit. Bon courage
D
Comme tu as bien décrit cette déchirure que l'on ressent quand on "perd" quelqu'un qui nous a été (est toujours ?) cher. On s'accommode d'une rupture lorsque l'on se voit tous les jours mais là ... il part pour de bon :la rupture devient réelle.<br /> J'ai de la peine pour toi ... Mais je sais aussi que le plus gros du "travail" était déjà fait et que cela passera assez vite. Il gardera une place spéciale dans ta vie ... D'autres places sont présente en toi : la vie continue.<br /> Douce bise à toi ...
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